PHILOSOPHIE GENERALE DE MON ATELIER D’ARCHITECTURE

Je conçois l’architecture comme une activité intellectuelle sur laquelle viennent se greffer la technique et l’esthétique. L’histoire ancienne et contemporaine, l’économie, la géographie ou  la sociologie du site à projeter doivent converger dans une synthèse bâtie.

L’émotion, la poésie, les sensations forment une part importante dans cette convergence. Le développement durable, l’écologie, le respect pour le milieu naturel s’y sont ajoutés les dernières années. L’approche intellectuelle reste néanmoins le socle commun et le point de départ de ma démarche en tant qu’architecte.

Les projets de mon atelier d’architecture prennent place dans des contextes différents : dans le tissu urbain dense de la ville, entre mitoyens ou dans la restructuration de bâtis anciens et ont des échelles très variées : de la maison individuelle à 2 façades jusqu’au complexe d’habitation de 80 m de façade.

Chaque projet est traité dans son contexte, contexte qui, au-delà de la situation physique d’implantation, prend en considération l’histoire et l’actualité de l’architecture comme élément essentiel et fondateur. Ainsi, le respect de l’œuvre des grands Maîtres de l’architecture moderne et actuelle, telle l’œuvre de LE CORBUSIER, ALTO, MIES VAN DER ROHE, RIETVELD, KAHN ou SIZA constitue un «background» permanent, bien que parfois inconscient.

Dans ma production d’architecte, la simplicité de la conception est également un élément fondateur. Il s’agit néanmoins d’une simplicité que je qualifierai de complexe.

Mes études d’architecte et ma pratique en Argentine, pays d’origine et de formation, ont une influence très importante dans ma production construite. Mes expériences d’architecte, dans plusieurs autres pays, ont également influencé cette formation, sans toutefois en changer les fondements. La recherche d’une synthèse ou d’un parti d’architecture clair et lisible, comme point de départ d’un projet, est une caractéristique principale de mes constructions – et de l’architecture argentine. Cette recherche est de prime abord une démarche intellectuelle. Le parti ou synthèse de composition essayera de réunir, si possible, les éléments mentionnés plus haut : l’approche intellectuelle, l’émotion, le contexte, l’historique, la technique et l’esthétique.

Cette recherche d’un parti ou synthèse est essentielle pour obtenir une œuvre construite définie,
autonome et personnelle – tant pour le Maître de l’ouvrage que pour l’architecte.

L’œuvre construite doit bien entendu répondre d’abord aux besoins du commanditaire ou Maître de l’ouvrage. Mais une construction est prévue pour le long terme. Elle « survivra » à l’architecte et au propriétaire, mais restera présente dans un contexte physique, dans un paysage urbain ou rural. L’œuvre d’architecture devra composer avec ces 2 paramètres – souvent contradictoires : l’intérêt particulier du propriétaire et l’intérêt collectif du paysage.

L’architecture est donc une discipline difficile et complexe. Elle relève de l’humain et non pas des sciences exactes. Le rôle de l’architecte réside à mon sens dans la recherche de synthèses. Synthèses entre l’individuel et le collectif, entre l’émotif et le rationnel, entre l’éthique et les intérêts privés ou entre le fonctionnel et l’esthétique. Il est important de conserver toujours un profond respect pour la démarche intellectuelle.